Jadis un abrégé insolent d’architecture, de culture et d'art de vivre à la "vientianaise"… où se sont mêlées colonnes de marbre, maisons en pilotis, sérénité et vacarme… en direct du Laos.

Désormais, "De l'harmonie..." a traversé les Annams et s'est installé à Saïgon, poumon économique, culturel et sociétal (à défaut d'être la capitale...) d'un Vietnam qui change à la vitesse "V" !

mardi 27 février 2007

Syncrétisme: baci et nouvel an chinois


Une des cérémonies qui caractérise le Laos et les Lao est le baci soukhouane. blog


Toutes les étapes de la vie d'un Lao (naissance, déménagements, voyages, mariage, mort...) sont marquées par cette célébration animiste. Si l'on a un coup de moins bien (maladies répétitives, malchance, accident, vol...) re-belote, on célèbre un baci, dans ce cas alors, la cérémonie vise à faire revenir les génies qui auraient malencontreusement et temporairement quitté une personne ou un lieu. Pour faire court, il s'agit de rendre un hommage appuyé et contenter les bons esprits qui habitent nos corps et nos maisons car ils tendent à vagabonder hors des prémices dès qu'ils ont l'occasion... blog


Pratiqué seulement lors d'une journée faste, le baci suit un cérémonial très précis: on se met en rond autour d'un 'autel' en forme de stupa doré, appelé phakhouane, autour duquel sont placés fruits, gâteaux, oeufs durs, eau de vie, morceaux de poulet rôti, boulettes de riz... le tout afin de nourrir et abreuver les esprits. Les personnes plus proches de ceux ou celui à qui on fait le baci sont reliées à la pièce centrale par des ficèles blanches, partant du phakhouane et tenues par les personnes. Ceux qui se trouvent dans le cercle extérieur, et qui n'ont pas accès aux ficelles, doivent alors legèrement toucher ceux qui en tiennent une. Les participants sont donc tous 'liés', connectés spirituellement aux esprits qui descendent sur le stupa. Un ancien du village procède alors à l'invocation des esprits par le marmonnement d'incantations, parfois en lao, parfois en pali... Croyant que notre corps est composé de 32 'esprits' ou khouanes, les Laos effectuent le baci afin de les regrouper à nouveau. La célébration se termine par la distribution de ficèles blanches ou jaunes que l'on noue au poignet, empêchant ainsi les khouanes de partir, au moins, pour un petit moment.

Nous avons été déjà invités à de nombreuses cérémonies de la sorte depuis notre arrivée au Laos, mais samedi 17 février nous avons eu droit à ce que l'Asie offre de mieux en matière de syncrétisme religieux... Il s'agissait du baci pour un nouveau né et pour sa mère. Mais curieusement, un invité bien particulier détonait parmi les vivants... En effet, il avait été placé près de l'ornement principal un porcelet rose... éventré... un cadeaux offert par un 'oncle' d'origine chinoise, clin d'oeil au nouvel an chinois... Cette bête accueillait les visiteurs, la gueule ouverte, le sourire aux lèvres. Un bien macabre ornement, pour les yeux des farangs que nous sommes, mais qui n'avait l'air de déranger personne, bien au contraire.

Ce drôle de portrait, dans lequel figurait autour du phakhouane le père, la mère, l'aîné, le bébé, les grands parents, le 'prêtre' et le cochon souriant, était à la fois solennel et comique...
Interrogé sur la question, le papa, qui est un ami, m'a confié qu'effectivement il s'agissait d'une offrande pas très orthodoxe... mais bon... que ça ne faisait pas de mal non plus...

Yo no creo en las brujas, pero que las hay, las hay... sinon rien!

1 commentaire:

Esclarmonde a dit…

On est bonnes pour faire un baci quand tu arriveras pour .... Mlle Albane E-B....