
Après des longues semaines d'absence, me voilà de retour.
Une nouvelle prise de fonction, un emploi du temps chargé et (
une grande première!) des heures d'enseignement à l'Université nationale et le tour était joué: je me suis trouvée complètement débordée! Mais tout est rentré dans l'ordre et désormais, le Blog reprend!
...Et comme vous n'êtes pas venus pour lire les tribulations d'une l'expat surmenée, retournons vite à nos buffles : le Laos.
Aujourd'hui, c'est la pleine lune du onzième mois et l'on fête
Ork Phansa (
vvdraolk) ou sortie du carême bouddhique. Une grande fête pour célébrer la fin de la retraite des moines qui aura duré le temps de la saison des pluies.
À Vientiane, la sortie du carême coïncide avec
Lai Hua Fai, la fête des lumières et le lendemain, a lieu la fête des pirogues ou
Boun Souang Heua; toutes ces festivités se déroulent autour du fleuve en hommage aux 'nagas', aux esprits, aux ancêtres...
Le profane et le sacré, s'unissent, comme souvent au Laos, dans un joyeux syncrétisme, illuminant ainsi l'entrée des maisons, boutiques, temples... de petites bougies. Embrasant les bords de la rivière d'une myriade de loupiotes vacillantes, qui brilleront toute la nuit pour le bonheur des yeux et malheur des esprits farceurs.
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Ce soir alors, avec des amis, nous avons faussé compagnie aux Vientianais pour nous rendre vers le Sud, par la route 13, à une 60aine de km de la capitale. Le but de cette expédition: voir les
mystiques (et mythiques) boules de feux (
bung fai paya nak) qui apparaissent le soir de
Ork Phansa et qui, la tradition veut, sont des émanations des génies des eaux.

Je ne peux pas dire que j'ai vu quelque chose... ni que je n'ai rien vu...
Mais la balade vaut carrément le détour... Des centaines de personnes, regroupées en petites assemblés autour d'un feu, se retrouvent au bord du fleuve et piqueniquent en famille, scrutant inlassablement les flots.
Les enfants jouent avec des étincelles, les anciens racontent des histoires, les amoureux profitent de la pénombre et du brouhaha pour s'entrelacer les doigts - les uns et les autres vivent la fête à leur manière.
Tous, y croient et attendent.

Un spectacle magique pour les yeux des
falangs que nous sommes... et que je n'ai pas pu, hélas, capturer avec mon petit compact...
Mais, après tout, la féérie et la poésie ne s'apprivoisent pas en quelques 'clicks'...
Y croire... sinon rien!
À J&R: un grand merci pour la "carona"! :)